SPIRULINE BIO, POURQUOI ?

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SPIRULINE BIO, UN NON SENS...

La course au Bio en ce qui concerne la spiruline n'a d'autre sens qu'une course mercantile et de parts de marché, mais certainement pas celui de la qualité de la spiruline, ni du respect de son développement originel.

En effet, la spiruline est photolithotrophe, c'est-à-dire qu'elle puise son énergie dans le rayonnement lumineux (photosynthèse) et assimile une nourriture exclusivement minérale, à l'inverse des photoorganotrophes dont la nourriture est organique.

Or, pour être labellisé AB en France, l'organisme certificateur oblige le producteur à nourrir sa spiruline avec une nourriture organique. C'est un peu comme si le certificateur demandait de donner à manger de l'herbe aux saumons, truites ou thons pour être Bio.

Cette obligation vient du fait que Bruxelles a classé la spiruline dans la catégorie des algues marines, alors qu'elle n'est ni marine ni une algue, mais une bactérie. Ainsi, pour obtenir le label AB il faut suivre le cahier des charges des algues marines.

Le producteur français doit par conséquent transformer de la matière végétale en matière minérale, alors assimilable par la spiruline. Ce procédé de minéralisation se fait naturellement dans notre environnement par la décomposition des végétaux morts sur le sol. Pour nourrir la spiruline, cette décomposition doit être canalisée, par fermentation, distillation ou autre.

Pourquoi faire simple quand on peu faire compliqué...

Le producteur consciencieux devra néanmoins veiller à ce que les végétaux utilisés soient bien sûr exempts de pesticides, métaux lourds ou autres radionucléides, non contrôlés par l'organisme certificateur. Ensuite il ne reste plus qu'à payer sa "dîme" annuelle, de 350 à 850 euros et de répercuter sur sa spiruline le prix du travail supplémentaire et de la "dîme", soit à partir de 20 euros le sachet de 100 g.

POURTANT, UNE CULTURE SAINE PAR NATURE

Toute personne qui s'est un tant soit peu intéressé à la spiruline, sait parfaitement que la culture de la micro-algue se pratique sans aucun pesticide (insecticide, fongicide, herbicide...). Les bassins où se développe l'algue bleue a un pH moyen de 10, raison pour laquelle quasiment aucun organisme nuisible n'y survit et par conséquent aucun produit phytosanitaire n'est nécessaire.

Donc zéro pesticide utilisé pour la spiruline, là ou une culture labellisée Bio accepte pas moins de 300 pesticides (article).

Notons également que la réglementation du Bio n'impose aucune restriction sur les résidus de pesticides contenus dans les cultures biologiques. En ce point, elles sont au même niveau que les cultures conventionnelles.

N'ayez par conséquent aucune crainte sur la spiruline non Bio. Par contre craignez les spirulines Bio, qui sont à 99% le gage d'une spiruline industrielle importée depuis la Chine, l'Inde, les Etats-Unis... et qui part on ne sait quelles équivalences ou lobbies peuvent apposer le label Bio, dont il n'existe aucun cahier des charges acceptable validé en Europe à ce jour.

A 99%, car en France il existe quelques producteurs Bio, qui par conséquent doivent nourrir leur spiruline avec les minéraux récupérés par la fermentation de végétaux préalablement récoltés.

UNE SPIRULINE BIO NE GARANTIRA PAS SON INNOCUITÉ...

Quoiqu'il en soit, tout cahier des charges Bio se contente d'une obligation de moyen, mais certainement pas de résultat !!!

Le moyen est par exemple de ne pas utiliser tel ou tel pesticide, mais le résultat peut être que votre spiruline contienne malgré tout des pesticides, apportés par l'eau de culture ou les vents. On se rend alors bien compte que le Bio n'est qu'une façade. Certes mieux que de l'industriel nous sommes d'accord, mais sans aucune garantie d’innocuité.

Ayez donc en tête que même le jour ou une spiruline Bio européenne sera en place, elle pourra contenir tout un tas de molécules nocives (résidus de pesticides, de médicaments, de métaux lourds comme l'aluminium, de radionucléides comme le radon...).

Le seul garant de la pureté de votre spiruline sera le petit producteur près de chez vous, qui pourra vous montrer sa ferme, vous expliquer sa méthode de culture et vous donner ses analyses sur les pathogènes qui vous importent (métaux lourds, bactériologie, pesticides...).

A vous d'être vigilant et surtout de connaître le producteur chez qui vous prenez votre spiruline. Faites davantage confiance à ce que vous voyez qu'à une simple étiquette d'origine incertaine.

ALORS POURQUOI LA CULTURE TRADITIONNELLE DE LA SPIRULINE N'EST-ELLE PAS BIO ?

Et bien même si la culture de la spiruline ne demande aucun pesticide, la principale raison pour laquelle la spiruline n'entre pas dans le monde magique du Bio, c'est à cause du vilain carbamide.

Le carbamide, ou bien urée (à ne pas confondre avec l'urine !) est un produit de synthèse - comme le bicarbonate de soduim de nos grand-mères - qui apporte de l'azote. La spiruline a certes le pouvoir d'absorber l'azote de l'air, mais pas suffisamment, ce pourquoi on doit lui en donner. Lorsqu'on récolte 10 kg de spiruline égouttée, on doit apporter dans le bassin de plusieurs m³, environ 250 g de carbamide.

Il faut savoir que le carbamide (d'autant plus quand il est assimilé par la spiruline), n'est absolument pas toxique.

En France le carbamide (additif alimentaire E927b) est même un composant autorisé, qui entre par exemple dans la composition des chewing-gums sans sucre ajouté.

Il est également largement utilisé dans les produits pharmaceutique, les cosmétiques ainsi que pour le blanchiment des dents.

Comme nous l'avons mentionné plus haut, certains producteurs minéralisent des végétaux par fermentation, pour ensuite nourrir leur spiruline. Ainsi, sur la liste des produits de synthèse donnés à la spiruline, ils peuvent enlever le carbamide et être labellisé AB.

Pour en savoir plus sur le carbamide (ou urée) utilisé en cosmétique : (Source site Aroma-zone)

L’urée est un composé naturellement présent dans le corps, où elle est issue du métabolisme des acides aminés. Elle fait partie des composés hygroscopiques qui forment le « Natural Moisturizing Factor » (facteur naturel d’hydratation), c'est-à-dire l'ensemble des composés qui permettent le maintien naturel de l'hydratation de la peau.
Etant très hygroscopique, l'urée joue le rôle d'un humectant (attire l'eau dans la couche supérieure de l'épiderme), mais elle a également la propriété de "dissoudre" la kératine en altérant la configuration des chaînes protéiques.
Cet effet kératolytique favorise l'élimination des squames et cellules mortes et facilite aussi la pénétration de l'eau, ce qui booste son pouvoir hydratant. De par cet effet exfoliant, l'urée stimule le renouvellement cutané et redonne un aspect plus lisse et plus doux à la peau.

En cosmétique, l'urée est par conséquent très réputée dans les soins pour les peaux sèches, très sèches et à imperfections. Elle est très bien tolérée par la peau, même sensible, ce qui en fait un ingrédient de choix dans les soins des peaux sensibles et et à tendance atopique. C'est aussi une excellente alternative aux AHA acides de fruits pour un effet "peeling" doux et pour le soin des teints ternes, irréguliers, et pour les peaux montrant des signes de photovieillissement (taches cutanées, ridules...).
L'urée est aussi appréciée des peaux sujettes aux comédons et des peaux à tendance acnéiques, notamment des peaux qui ont subies des traitements asséchants. Ces peaux ont en effet besoin d'une hydratation* efficace mais non filmogène, et l'effet kératolytique limite la formation des comédons et améliore l'état de la peau.