SPIRULINE ET GROSSESSE
© Bogdan Kosanovic
Résumé : La spiruline sera d'une aide précieuse par la multiplicité de ses apports, notamment le fer, mais notez bien qu'elle ne vous apportera pas d'Oméga 3 (mais des oméga 6), pas d'iode, ni une dose suffisante d'acide folique (vitamine B9). Quant à la vitamine D, toutes les études ne s'accordent pas sur sa quantité présente dans la spiruline et par conséquent n'hésitez pas à en prendre si votre grossesse se passent en dehors des mois d'été (en été une bonne exposition au soleil vous apportera la vitamine D dont vous aurez besoin).
Enfin, prenez de la vitamine C naturelle (orange, citron...), qui permettra de mieux fixer le fer contenu dans la spiruline.
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La grossesse est une période où l'organisme puise dans ses réserves pour apporter au fœtus tous les nutriments, les vitamines et les minéraux dont il a besoin pour se développer dans de bonnes conditions.
Concernant une éventuelle contre-indication de la spiruline pendant la grossesse, aucune étude clinique n'a été effectuée. Par contre, celles pratiquées chez l'animal n'ont montré aucun effet tératogène*.
La spiruline, micro-algue totalement naturelle, cultivée sans aucun pesticide, riche de nombreux nutriments, minéraux, vitamines et d'une digestibilité sans égal, ne peut qu'être un aliment prépondérant pour optimiser le bon déroulement de votre grossesse. Une prise de 5 grammes par jour vous apporte notamment du fer, du calcium, de l'acide folique, mais également des acides gras essentiels pour le développement du cerveau du fœtus. La spiruline stimule la montée de lait et améliore sa qualité nutritionnelle.
Il est pertinent d'anticiper la prise de spiruline 3 ou 4 semaines avant la conception. Si vous faites déjà des cures régulières, vous êtes prête.
La grossesse est une formidable occasion pour corriger son équilibre alimentaire. Les médecins vous recommanderont probablement, en plus de votre alimentation, une supplémentation en fer (si vous en manquez), en acide folique (vitamine B9), et en vitamine D (vers le septième mois).
Un apport en oméga 3, calcium, magnésium et iode est également conseillé. La vitamine K peut être envisagée dans certains cas de prématurité (cf. en fin d'article).
Pour tout le reste, même s'il n'y a aucune préconisation, il est bien sûr préférable de ne pas en être carencé.
*Tératogène : qui est susceptible de provoquer des malformations chez les enfants dont la mère a été traitée pendant la grossesse (le cas pour 2% des enfants, ce qui est loin d'être négligeable). Retrouvez ici une liste des médicaments dangereux pour la grossesse, établi par le CRAT (Centre de Référence sur les Agents Tératogènes). Lire également les recommandations de l'ANSM (Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé) sur la grossesse, ici. Comprendre les nouveaux pictogrammes des boîtes de médicaments, ici, que les laboratoires ont été obligés de marquer depuis le 17 octobre 2017.
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Vitamines et minéraux indispensables pendant la grossesse (source, site internet Neuf Mois) :
- L'acide folique (vitamine B9 appelée aussi folates) fait partie des vitamines prénatales les plus importantes. Il s’avère efficace dans la prévention des fausses couches, de diverses malformations (cardiaques, appareil urinaire…) et notamment de celles du tube neural (responsables de lourds handicaps tel le spina bifida). A savoir que le tube neural formera le cerveau, le crâne et la colonne vertébrale de votre bébé. Le tube neural se développe durant les 28 premiers jours après la conception, d’où l’importance d’en prendre en quantité suffisante, soit 400 microgrammes quotidiennement pendant le premier trimestre de la grossesse. Des études ont montré que la prise d’une dose plus importante (jusqu’à 400 mcg) trois mois avant et pendant le premier trimestre de la grossesse peut s’avérer très bénéfique pour le bébé. Où trouver l'acide folique ? Les meilleurs sources d’acide folique sont les légumes verts « à feuilles », les noix, les haricots verts, les agrumes, le pain complet, les fruits secs, les œufs, la levure de bière et les céréales complètes. Les dosages : 0,4 mg par jour pour les femmes enceintes ne présentant pas de risque particulier de carences. 5 mg pour celles présentant un risque important très élevé de carences (futures mamans souffrant d’épilepsie ou en cas d’antécédents de malformations congénitales lors d’une précédente grossesse).
- Le calcium pour des os solides. Le fœtus a besoin de calcium pour construire ses os et ses dents. Si une femme enceinte n’augmente pas ses apports en calcium, le fœtus viendra puiser le calcium fixé dans ses os et le risque de souffrir d’ostéoporose ultérieurement est accru. Les besoins en calcium pour la future maman sont donc très importants pendant la grossesse. Le calcium joue également un rôle essentiel dans le développement des systèmes musculaire, cardiaque et nerveux, mais également dans la coagulation sanguine et l’activation des enzymes. Où trouver le calcium ? Les produits laitiers sont les aliments qui contiennent le plus de calcium (lait, yaourt, fromages, type parmesan), les épinards, les légumes verts « à feuilles » en général, le brocolis, le tofu et le poisson. Le dosage : 1 000 mg de calcium par jour pendant votre grossesse, soit trois produits laitiers.
- La vitamine D pour la santé des os. Les besoins en vitamine D sont doublés pendant la grossesse. En effet, pour optimiser l’absorption du calcium, il faut des ressources suffisantes en vitamine D, laquelle permet aussi une meilleure minéralisation du squelette du fœtus, donc des os plus solides. Les femmes enceintes sont souvent carencées en vitamine D, notamment en fin d’hiver car c’est l’action du soleil sur la peau qui permet la synthèse de la vitamine D dans l’organisme. Par ailleurs, certaines études médicales ont démontré qu’un déficit en vitamine D en début de grossesse est un facteur de risque de pré-éclampsie (hausse de la pression artérielle associée à des troubles rénaux). La pré-éclampsie a des conséquences sur la bonne santé du fœtus (retard de croissance) mais également sur celle de la future maman. Où trouver la vitamine D ? Les poissons gras (saumon, sardine…), les œufs et les produits laitiers sont une excellence source de vitamine D. A savoir : en cas de carence sévère, il est nécessaire d’apporter une supplémentation en vitamine D, en une dose unique entre le 6e et le 7e mois de grossesse, période où le squelette du fœtus est en pleine croissance. Mais cette supplémentation se fait toujours sur prescription médicale. Le dosage : Il s’établit au cas par cas, en fonction de la situation géographique (ensoleillement important, modéré, faible) et des habitudes alimentaires.
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Le fer pour une bonne oxygénation des tissus. Les besoins en fer augmentent au cours de la grossesse. Le fer intervient dans la formation de l’hémoglobine, qui assure une bonne oxygénation des tissus. Il permet également d’augmenter le nombre de globules rouges chez la femme enceinte, ce qui favorise la croissance du fœtus et du placenta. En début de grossesse, une prise de sang vous permettra de savoir si vous avez des carences en fer et votre médecin traitant pourra vous aider à mieux adapter vos repas pour une alimentation riche en fer. Où trouver le fer ? Il existe deux sources de fer. Le fer héminique, présent dans les viandes, les poissons, les abats, qui est facilement absorbé par l’organisme. Le fer non héminique, que l’on trouve dans les céréales, les lentilles, les fruits, certains légumes (persil, épinards…), les fruits secs et les produits laitiers. A savoir : le tabac, le café et le thé freinent l’absorption du fer alors que la vitamine C la stimule. Le dosage : Il vous faut entre 22 et 36 milligrammes de fer par jour pendant les six derniers mois de la grossesse.
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L'iode pour la fabrication des hormones thyroïdiennes. L’iode est un constituant essentiel des hormones thyroïdiennes et contribue à réguler le volume et la fonction de la glande thyroïdienne. La thyroïde est une glande, située à la base du cou. L’iode contenu dans le régime alimentaire de la mère traverse facilement le placenta et est utilisé par la glande thyroïde du fœtus pour produire l’hormone thyroïdienne. Un manque de ce minéral peut entraîner un retard mental chez le futur bébé. Pour bébé, il est donc essentiel d’éviter les carences. Où trouver l’iode ? L’iode est présente dans les algues, le poisson, les crustacés, mais aussi le soja, les haricots verts et les laitages. Quelques céréales, tel que le seigle ou l’avoine contiennent aussi de l’iode. Le dosage : Il vous faut 200 microgrammes d’iode par jour pendant le troisième trimestre de votre grossesse.
Mais aussi :
- Magnésium, un allié de votre grossesse, ici.
- Les omega 3 (la spiruline n'en contient pas), ici.
- Peut-on prendre de la vitamine C pendant la grossesse ?, ici.
- La vitamine K : Concernant les hémorragies cérébrales du prématuré, une prévention par traitement à la vitamine K1 (10 mg IM au minimum 4 heures avant la naissance ou 20 mg par jour jusqu’à la naissance) ne diminue pas le nombre total d’hémorragie mais semble active sur la prévention des hémorragies sévères de stade III et IV.
Cette prévention pourrait donc être pratiquée en cas de prématurité inférieure à 34 semaines d’aménorrhées en complément de la corticothérapie. On dispose également d’études montrant l’intérêt d’un traitement par Vitamine K1 (10 mg/jour au minimum dans les 15 jours précédant l’accouchement) dans la prévention des hémorragies néonatales lors de traitement maternel par certains médicaments (anticonvulsivants, antituberculeux), source.
Pour en savoir plus :
- Le guide nutrition pendant et après la grossesse (AFSSA, Agence Française de sécurité sanitaire des aliments - 2007, 52 p) - pdf
- Le guide pratique d'une grossesse en santé (Agence de la santé publique du Canada - 2011, 56 p) - pdf
- Je suis enceinte, le guide - les aides et les démarches pour les femmes enceintes (Valérie Boulanger de SOS bébé et Caroline Roux de Alliance VITA - 2017, 56 p) - pdf
- Le guide de la grossesse (2012 - 150 p) - pdf