EFFETS INDESIRABLES ET SPIRULINE

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PEUT-ON ÊTRE ALLERGIQUE À LA SPIRULINE ?
Oui, cela peut arriver. Ce n'est pas parce qu'un produit est naturel qu'il ne peut pas entrainer d'allergies.
Cependant, avec les lobbies et détracteurs de la spiruline (de moins en moins nombreux), attentifs au moindre problème que pourrait entrainer sa consommation, force est de constater que personne n'a encore réussit a rendre la spiruline coupable d'être un agent pathogène notoire...
Il y a sept ans, en 2010, un enfant de 13 ans a bien été allergique à la phycocyanine présente dans la spiruline (cf. ci-dessous*).
Ce seul cas répertorié sur la planète à l'époque, ne donne que peu d'espoir à une récidive, mais sachez que c'est arrivé et que vous avez 0,000000014 % de chance d'être allergique à la phycocyanine.
A contrario, plusieurs études scientifiques ont montré les capacités antiallergique de la spiruline (cf notre page).
A noter qu'il y a des cas ou la spiruline ne doit pas être consommée, sauf avis médical : si vous êtes atteint de phénylcétonurie, de certaines maladies auto-immunes et parfois d'hémochromatose (cf. Prise et contre-indication).
* Premier cas d’allergie à la spiruline chez un enfant de treize ans (M. Pétrus, L. Assih, B. Horen, P. Lapebie, A. Trigatti, R. Culerrier, A. Barre, P. Rouge et G. Dutau, 2010 - 4 p) - pdf
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L'ANSES vient de réaliser une étude relative aux risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline. Cette étude de trois ans (2014 - 2017) a passé au crible tous les cas d'effets indésirables potentiellement liés à la spiruline à travers la planète, qu'ils soient contemporains de l'étude où trouvés sur des notes et études antérieures. L'Anses a sollicité les données de problèmes potentiellement liés à la spiruline à ses homologues en Europe, aux Etats Unis et au Canada.
- En France, sur les huit dernières années, 49 déclarations d’effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline ont été reçues à l'Anses. Parmi celles-ci, 10 ont fait l’objet d’une analyse d’imputabilité, les autres n’étant pas suffisamment documentées pour être analysées. 29 autres cas ont été recensés dans les centres anti-poisons, dont 18 liés à la prise de spiruline. Il s'agit majoritairement des troubles digestifs (vomissements, diarrhées, douleurs abdominales). Un total de 28 cas avérés sur 67 millions de français.
- En Europe. En novembre 2016, l’Anses a sollicité ses homologues européens afin d’obtenir davantage de données sur des effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline. Plusieurs pays ont répondu ne pas avoir d’effets indésirables portés à leur connaissance avec ce type de produits (Autriche, Belgique, Bulgarie, Chypre, Croatie, Danemark, Espagne, Grèce, Lettonie, Lituanie, Pologne, Royaume-Uni, Slovaquie, Slovénie, Suède et Suisse). Par contre, en Allemagne, Finlande, Italie et République tchèque, 16 cas ont été recensés.
- Aux Etas-Unis, la FDA n'a pas communiqué de données.
- Au Canada, 2 cas ont été répertoriés en 2010.
- Enfin, dans la littérature depuis 1965, on dénombre 20 cas douteux, dont l'imputabilité n'a pas été établie.
Conclusions de l'étude de l'Anses sur les risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline
"La spiruline est un aliment traditionnel ancien dans plusieurs pays. En France, elle est présente sur le marché sous forme d’aliment courant (seul ou comme ingrédient) ou sous forme de complément alimentaire.
Plusieurs cas d’effets indésirables survenus à la suite de la prise de compléments alimentaires contenant de la spiruline ont été portés à la connaissance de la nutrivigilance, de la toxicovigilance et de systèmes de vigilance de quelques Etats membres de l’Union européenne et du Canada. Ces effets sont très variés ; les troubles digestifs sont les plus fréquemment rapportés.
La spiruline a fait l’objet d’études précliniques et cliniques. Les données précliniques n’ont pas montré de toxicité de la spiruline à de fortes doses (pour des doses administrées allant jusqu'à 30 g/Kg/j, voir ad libitum chez la souris). Parmi les nombreuses études cliniques réalisées à des doses allant jusqu’à 19g/j de spiruline sèche, seuls quelques effets indésirables de type troubles digestifs et céphalées liés à la consommation de spiruline ont été rapportés.
Les produits contenant de la spiruline peuvent être contaminés par des cyanotoxines, par des bactéries ou par des éléments traces métalliques.
La majorité des produits contenant exclusivement de la spiruline et ayant fait l’objet d’études de contamination ne présente pas de niveau préoccupant de cyanotoxines, contrairement à d’autres cyanobactéries (Aphanizomenon flos-aquae ou Klamath).
Les contaminations bactériennes à des teneurs excédant les normes alimentaires usuelles semblent rares pour les produits finis.
La présence d’éléments traces métalliques (plomb, mercure, arsenic) à des concentrations dépassant les limites fixées par l’Union européenne ou les spécifications de l’USP dietary supplements compendium a été rapportée dans des échantillons commerciaux de spiruline.
En conclusion, le CES souligne que :
- En dehors du risque de contamination, la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu’à plusieurs grammes par jour).
- Les données cliniques n’ont pas mis en évidence de populations sensibles ou de situations à risque, à l’exception des individus atteints de phénylcétonurie ou présentant un terrain allergique. Le CES souligne l’existence de cas rapportés d’atteintes musculaires ou hépatiques suite à la consommation de spiruline sous forme de complément alimentaire, sans qu’il soit possible de caractériser la relation à la dose et à la durée de consommation.
- La consommation de 5g/j de spiruline (quantité maximale préconisée par certains compléments alimentaires) apporte de 7 à 8,5 mg de bêta-carotène alors que la limite d’apport quotidienne en bêta-carotène par les compléments alimentaires a été estimée à 7 mg/j.
Au regard du risque de contamination notamment par les ETM et les cyanobactéries, le CES insiste sur l’importance de la qualité des eaux de production.
En dehors du risque de contamination, la spiruline ne semble pas présenter de risque sanitaire à de faibles doses (jusqu’à plusieurs grammes par jour chez l’adulte).
Au regard des caractéristiques de la spiruline et des effets indésirables rapportés, l’Anses déconseille la consommation de ces compléments alimentaires aux individus atteints de phénylcétonurie ou présentant un terrain allergique ou une vulnérabilité musculaire ou hépatique".
Retrouvez l'étude complète de l'Anses "risques liés à la consommation de compléments alimentaires contenant de la spiruline", ici.

Lire le communiqué de la Fédération des Spiruliniers de France, référant à l'étude de l'Anses, ici.